Spiritus ibi est

in LaTaverne3 months ago (edited)

Ma première aventure professionnelle

Tout a commencé avec un appel. J'ai vingt-et-un ans, je sors à peine de mes études et je n’avais encore jamais travaillé de ma vie. J'avais trouvé une petite annonce pour un job, peu précise, elle disait juste qu'on ne devait pas craindre la mort. Heureusement pour le rédacteur de cette annonce, je n’avais peur de rien et j’adorais me mettre au défi. Maxime, le fameux rédacteur de l’annonce, m’avait donné rendez-vous devant un parking abandonné le lendemain. Une fois sur place, je me suis présenté à lui, et ses collègues nous ont rejoints. L’équipe n’était composée que de trois personnes : Maxime, celui qui m’a donné rendez-vous, Lucas et Loris. Ils avaient tous une caractéristique qui les aidaient dans leur travail : Maxime était fort en orientation, Lucas très rapide et Loris le plus intelligent. Ils disait que mon courage était un atout de taille, et que j’étais le candidat parfait. Loris me donna une feuille et un bic, je signais le contrat le plus dangereux de ma vie.

Nous sommes finalement entrés dans le parking, et à la place d’y voir un souterrain vide, il y avait une petite pièce faite de cloisons en bois meublée d’un tableau blanc, une table avec deux ou trois bricoles dessus et quatre chaises. Nous nous sommes assis et Loris me donna un petit cours, pour que je puisse utiliser un minimum leur matériel. Après cela, nous sommes entrés dans leur camionnette et nous avons démarré vers le Sunny Meadows Mental Institution, un asile abandonné qui avait accessoirement servit de prison, fut un temps. D’après leur plan, l’asile était composé de soixante-neuf pièces réparties en deux étages. Pendant le trajet, j’avais demandé ce qu’était ce fameux job, ce pourquoi j’avais signé, et Loris me répondit grosso modo qu’ils étaient un peu comme des exorcistes. Je n’étais pas très rassuré, j’avais comme un mauvais pressentiment. Cela devait se voir car Maxime m’a demandé si j’allais bien.

Nous étions arrivés, mais toujours dans la camionnette. Loris Nous expliquait qu’on allait diviser l’asile en quatre, et qu’on allait fouiller chacune de nos pièces avec un thermomètre pour trouver la pièce favorite de l’entité qui hantait l’asile, puis, ramener tout le matériel dont nous aurions besoin. Loris nous donna à tous une lampe torche, une caméra frontale, une radio et un thermomètre, puis ouvrit la porte du camion. C’est à ce moment précis que l’atmosphère s’alourdit brusquement. J’avais une énorme boule au ventre, et une sensation qui me brulait les jambes, comme si mon corps m’interdisait d’y aller. Mais, il fallait que je sois présent dans l’intervention pour me faire payer, et j’avais besoin de cet argent. Je suis donc descendu du camion, puis j’ai attendu les autres devant la porte de l’asile.

J’étais parti dans l’aile droite au sous-sol quand ma radio fit un bruit. C’était Maxime. Il disait avoir trouvé la pièce de l’entité, qu’elle était au rez-de-chaussée. D’après lui, ça ressemblait à une chapelle mais avec des croix retournées dessinées par ce qui semblait être du sang. Cela semblait assez gore, et quand nous sommes tous arrivés au lieu décrit, il fallait bien admettre que ces traces de sang sur le sol n’étaient pas qu’une simple décoration d’Halloween…

Après avoir mesuré la température de la pièce, nous avons fait une réunion dans la camionnette, pour noter qu’une des preuves était la température négative. D’après Lucas, l’entité semblait calme, et il proposait que l’entité soit une ombre. Quand j’ai regardé dans le journal de l’équipe, j’ai vu une liste de vingt-quatre entités, j’en étais surpris. Dans la case de l’ombre, je lus qu’elles étaient timides et n’attaquaient pas lorsqu’il y avait plusieurs personnes dans sa pièce, et faisaient assez peu d’apparition. Loris dit que c’était une bonne piste, mais qu’il fallait plus de preuves pour en être sûr. Nous sommes donc retournés dans l’asile.

Je regardais les murs avec ma lampe UV quand je vis une main bleu fluo. J’appelai tout le monde pour confirmer cette trace ultraviolet et Loris le nota dans le journal. Lorsque nous retournions dans la camionnette, sur le chemin, je demandai à Lucas pourquoi il y avait deux emplacements vides dans la caisse de matériel, et il me répondit que c’étaient des crucifix qu’ils avaient utilisés pendant la mission précédente et qu’ils n’en avaient pas rachetés. J’avoue que savoir qu’on n’a pas de protection contre je ne sais quelle entité me rendait tout à coup nerveux, ma boule au ventre était revenue et un frisson parcourut l’entièreté de mon corps.

Une fois dans la camionnette, nous avons refait une réunion pour voir quelles entités restaient. Loris regarda dans le journal et je le vis devenir pâle. Lucas lui demanda ce qu’il se passait et Loris lui répondit qu’il ne restait que le Mimic et le Démon, et qu’il espérait que c’était un Mimic. J’ai demandé pourquoi. Il lut alors que le démon était la forme la plus agressive qu’ils aient rencontrés, qu’il semblait attaquer sans raisons et adorait la chasse. Apparemment, il avait comme force d’attaquer plus vite que les autres entités et comme faiblesse d’être vulnérable en présence d’un crucifix. Lucas contesta en disant que l’entité n’avait toujours pas attaqué même après cinq minutes et Maxime dit qu’il fallait un certain temps pour que l’entité se réveille. Je sentis alors monter une peur plus forte que cette boule au ventre qui ne m’avait pas quitté de toute la réunion, une peur qui me paralysa entièrement cette fois. J’avais le regard plongé dans le vide. Maxime se leva et me fit une tape sur l’épaule, ça me ramena à moi et je me levais aussi.

En chemin vers la chapelle, je dis à Lucas que je n’étais vraiment pas à l’aise et il me répondit qu’on devait juste terminer l’intervention et mettre un livre dans la pièce, que ça ne prendrait qu’une dizaine de minutes. Je n’aurais pas dû le croire.

Loris était parti un peu avant nous pour voir si l’entité répondait à la spirit box, mais après un quart d’heure, il n’était toujours pas revenu. Lucas s’tait porté volontaire pour aller le chercher. Après cinq petites minutes, la radio fit du bruit. Lucas avait retrouvé Loris, enfin ce qu’il en restait. A travers la radio, on pouvait entendre sa voix trembler, ça me faisait de la peine. J’avais presque oublié ce qui rôdait dans l’asile, mais pas pour longtemps car les ampoules ont soudainement explosé. Lucas revenait avec le corps de Loris à ce moment-là, et je n’ai pas osé les regarder. Maxime m’a fait signe de les suivre et nous sommes allés dans la camionnette.

Après une longue discussion, Lucas a fini par aller vérifier le livre que j’avais posé, même s’il ne le voulait pas. Maxime et moi le suivions de loin, au cas où l’entité chasserait à nouveau. Mais cela ne servit à rien. L’ampoule brisée prit feu, et le stylo posé sur le livre était entrain de dessiner des pentacles de toutes tailles sur le livre. Lucas ne comprit que trop tard que l’entité était là. La porte d’entré se verrouilla, et celles de la chapelle aussi, puis, plus aucun bruit. Maxime me regarda, pâle comme de la neige, et un cri surgit de la chapelle. Un cri d’horreur, un cri de souffrance, et enfin, le silence à nouveau. Sans réfléchir, je courus ouvrir la porte, et découvris avec stupeur qu’il ne restait de Lucas qu’une flaque de sang. J’était dans l’obscurité malgré les bougies de la chapelle, une angoisse irréelle étreignant mon être. Il y avait comme des ombres mouvantes qui dansaient autour de moi, déformant la réalité. Un rire sadique tourbillonnait dans l’air pendant que mon cœur s’affolait. Respirer devenait un défi, comme si une enclume s’était posée sur mon torse. J’était à genoux, puis Maxime me releva.

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Je me dirigeais robotiquement vers la camionnette sans me rendre compte que Maxime ne me suivait pas. Ce n’est qu’une fois arrivé qu’il me parla dans la radio. Il avait trouvé une main de singe, un objet maudit qui réaliserai un vœu. Il me dit de venir le cherche, pour que je puisse l’utiliser, il voulait me faire vivre cette expérience. Je suis donc allé le retrouver. Il était dans une pièce entièrement rouge, avec la main en main. Je retournai dans la chapelle pour récupérer le matériel, car Maxime voulait partir. A nouveau, la porte se ferma, mais cette fois, c’était moi dans la chapelle. Je sentis mon cœur battre, mais pas de boule au ventre, comme si mon corps avait lâché.

Ma vision était floue, et une ombre s'approchait de moi. Elle allait vite et me traversa le corps en me faisant tomber. Je me relevai et partis en courant. J'appelais Maxime à la radio, je tournais dans tous les sens, mais impossible de le retrouver. J'allais voir s'il était dans la camionnette, mais toujours aucune trace de lui. J'en avais conclu qu'il était, lui aussi, mort. Je pris le journal et cochai "écriture fantomatique", l'entité était un démon.

J'hésitais un moment, et pris la décision d'aller retrouver Maxime, ou du moins ses restes. Je mis du temps à le retrouver, et le démon avait plusieurs fois tenté de m’attraper, mais j’ai fini pas le localiser. Il était allongé sur le sol, un bras manquait. Je le soulevais quand l’ombre du Démon réapparut devant moi, se glissant vers Maxime, il prit possession de lui. Horrifié, je tremblais. Je mis du temps à me souvenir de la main du singe, cachée derrière un lit renversé; je la pris en main alors que le Démon se levait. Il commença à voler et à scanner la pièce du regard.

Sur l’étiquette de la main, il était marqué de répéter le souhait trois fois. Je commençai à parler quand le lit vola en éclats. Devant moi, Maxime flottait quand les airs, les yeux rouges et le bras moisi. Comment son bras avait-il pu moisir si vite ? Il me regardait d’une manière que je n’oublierai jamais, comme s’il ne voulait pas me tuer, mais qu’il en était obligé. Je vis son bras se lever, et dans un élan de panique, je dis trois fois de suite « je souhaite rentrer chez moi », en fermant les yeux.

Quand je les ai ouverts, j’étais dans mon studio, en sueur et l’étiquette de la main de singe sur mes genoux. Encore taché de sang, je m’allongeai sur mon lit, repensant en boucle à mon aventure. Vais-je un jour arrêter d’y penser ? A mon avis, seule la mort pourra répondre à cette question.

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  • Nouvelle Fantastique écrite par @lithajacobs
  • Inspirée du jeux vidéo Phasmophobia
    Merci de m'avoir lue,
    Litha jacobs
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